Nous suivons l'histoire peu commune de la famille Drinkwater. Elle vit à Edgewood, une maison qui offre différents décors selon la facade qu'on regarde. Et ce n'est rien comparé à l'intérieur puisqu'on a cette impression que plusieurs maisons s'y rencontrent, offrant ainsi aux habitants plusieurs pièces où on ne sait jamais sur quoi on va tomber en ouvrant une porte. Certains s'y perdent même.
Tout le monde semble y vivre : grands-parents, arrières-grands-parents, les parents, les enfants, les petits-enfants, .... De plus, cette famille semble vivre de façon à part : beaucoup de mystères, de secrets, une destinée bien précise pour chacun. Elle ne se mèle pas beaucoup aux gens, à la société à l'extérieur d'Egewood.
Smocky se retrouve ainsi plongé dans cette famille suite à sa rencontre coup de foudre avec Daily Alice, la fille du Docteur Drinkwater. Il va se rendre à Edgewood de manière peu ordinaire afin de la retrouver et pour l'épouser: il doit suivre des instructions bien précises afin que son destin avec la famille Drinkwater et surtout la femme de sa vie puisse se réaliser.
En lisant le titre de la saga :
Le Parlement des Fées, on s'attend à voir des fées un peu partout, voire à entrer dans un autre monde. Ce n'est pas vraiment le cas. Nous suivons les aventures peu ordinaires de cette famille peu commune qui at l'air de vivre dans un monde à part. Il se passe beaucoup de mystères. Beaucoup de questions de Smocky restent en suspend. Il reçoit en effet peu de réponses, juste des sourires énigmatiques. L'existence des Fées est sous-entendue mais jamais confirmée comme telle. Il y en a beaucoup d'allusions avec des "
Eux" et des "
Ils".
Smocky se sent perdu et on ressent fort ce sentiment puisque le style de l'auteur nous embrouille et nous perd aussi. Il faut relire certaines phrases et certains passages pour essayer de comprendre ce qui est expliqué, raconté. Et encore, au bout d'un moment j'ai laissé tomber les relectures pour continuer la lecture. Et je me dis maintenant que le style est sûrement voulu pour nous mettre dans les mêmes conditions que Smocky et parfois, la famille qui ne comprend pas toujours leurs intentions.
Malgré le style d'écriture parfois complexe de l'auteur (on se perd aussi un peu car peu d'ordre chronologique, on retrouve un ou des personnages morts plus tard dans la lecture au moment où ils étaient bien vivants), à d'autres moments le style redevient plus faciles à lire et certains passages sont vraiment sublimes et on ressent beaucoup de tendresse et de liens forts entre les différents personnages. Que ce soit, par exemples, entre Daily Alice et Smocky
ou entre le Docteur Drinkwater et Violet, sa femme
ou Daily Alice et sa soeur Sophie.
Il est beaucoup question dans ce livre de destinée, de
conte que la famille vit en échange de
leur protection. D'ailleurs ce tome est divisé en 3 livres pour nous rappeler qu'il s'agit d'une histoire, d'un conte avec ce qu'un conte peut contenir : une destinée, des fées, des humains, des mariages, des enfants, des faits mystérieux et un peu de magie. Ce que contient cette histoire dans le fond même si les Fées sont moins présentes que je ne le pensais avant d'ouvrir le livre. Même certains personnages ont un petit don. Ce qui ajoute encore un peu de magie à l'histoire, de merveilleux.
On pourrait même se poser la question sur l'auteur et la façon de voir l'amour et surtout les coups de foudre. Puisqu'il y a une Destinée, est-ce que le coup de foudre n'est possible que dans cette condition de Destinée? Presque chaque couple qui se forme a l'air d'être réalisé suite à un coup de foudre qui avait l'air prévu/promis. Mais je l'avoue, cette manière de voir enlève un peu (beaucoup) le charme. Et pourtant, cette famille aux premiers abord très heureuse, va progressivement se poser des questions par rapport à ce "détail" de destinée.
Les personnages sont attachants même si peu de défauts ont l'air présent voir presque inexistants chez certains. Comme leur maison isolée, leurs caractères ont l'air à part, presque inhumains. Tout a l'air quasi normal pour eux, alors qu'à certains évènements, certains personnages auraient du crier, se révolter. Or ça n'a presque jamais été le cas. J'ai juste trouvé cet aspect un peu dérangeant. Encore un aspect où comme dans les contes de Fées, les personnages acceptent ce qui arrive sans se poser de questions et ont l'air de trouver ça tout à fait normal même si ça peut les rendre tristes.
Bref, malgré la complexité du style d'écriture et du peu d'ordre chronologique, l'histoire qui se déroule est assez mystérieuse pour nous inciter à ne pas lâcher le livre et surtout pour voir quand est-ce qu'on parlera enfin des Fées et qu'on les verra apparaitre. Puis on a envie de savoir où tous ces secrets/mystères vont mener les personnages. Rendez-vous pour le deuxième tome.
Voici un extrait du livre qui est un de mes passages préférés :
"Là", dit-elle de sa petite voix éraillée; et loin dans la jungle des fougères, effectivement, une lumière s'alluma, comme créée par son doigt pointé. Lorsque la suivante en fit de même, Lilas l'indiqua d'un orteil. La nation tout entière des lucioles naissait à la vie. Partout où Lilas pointait le doigt et disait "Là", une autre, ou plusieurs autres éclairaient leurs chandelles pâles, vert blanchâtre comme l'extrémité phosphorescente du cordon de la lampe dans le placard de sa mère. Lorsqu'elles furent toutes présentes, seule clarté dans un jardin devenu flou, incolore et massif, Lilas décrivit un cercle dans l'air avec son doigt et les lucioles commencèrent de s'assembler au milieu des airs, lentement, par bonds, comme avec réticence, là où elle pointait son doigt; une fois assemblées là, elles se mirent à tourner comme une roue, suivant les indications du doigt de Lilas, un cercle scintillant, une pavane solennelle, il parvenait presque à entendre une musique. Merci à
et à
de m'avoir permis de lire ce livre dans le cadre d'un partenariat. Ce fut une découverte un peu ardue mais pleine de mystères et de tendresse.