Rendez-vous du 1er janvier 2010:
"Si c'est un homme" de Primo Levi
Thème : Lecture italienne.
L'auteur nous met en garde sur son style d'écriture mais honnêtement il n'avait aucun soucis à se faire, qu'importe son style, cet aspect passe au second plan. Surtout qu'il est compréhensible sans aucun soucis et les images se mettent en place sous nos yeux et ce même si elles sont dures. Quant à l'ordre chronologique qu'il aborde comme étant pas trop respecté, on ne le sent pas non plus. On suit l'histoire sans se perdre du tout puis quoiqu'il en ai dit, je n'ai pas senti qu'on était baladé dans tous les sens au niveau de la ligne du temps.
Ce livre ne se critique pas, il se lit et il nous apprend beacoup.
Dans ce livre, Primo Levi nous offre un documentaire vraiment touchant. Il aborde ses souvenirs et son vécu au sein d'un camp de travail à Auschwitz. Il ne s'y nomme plus Primo Levi pendant plus d'un an mais Häftling 174 517. Ce numéro, il le connaîtra en allemand pendant toute sa vie et s'il l'oublie il n'aura qu'à regarder son poignet puisqu'il est numéroté à vie.
Levi nous montre comment les SS ont réussis à briser leurs consciences d'hommes, leur humanité, leurs espoirs, leurs rêves, à les briser tout simplement autant au niveau psychologique qu'au niveau physique. Et il raconte tout cela d'une manière qui impressionne car il ne donne à aucun moment l'impression de haine. Il raconte et analyse tout ce qu'il a vu, vecu et ressenti de cette horrible période.
On ne peut pas sortir du livre sans se sentir touché et se rendre compte de la chance que nous avons de vivre à l'heure actuelle. De plus, cette lecture commune en période de Fêtes de fin d'année est encore plus insupportable puisque l'auteur nous décrit la faim, le froid, la douleur, les cauchemars, le travail difficile, les valeurs qui s'effacent avec l'humanité, le non-espoir pour un lendemain inenvisageable, la brutalité gratuite, ... La lecture ne laisse pas indemne et on se demande comment l'homme a pu se laisser emporter dans cette folie, pourquoi il n'y a pas eu de révolte alors que les prisonniers étaient plus nombreux que leurs tortionnaires ... l'auteur nous offre une idée de réponse mais cela n'aide quand même pas à comprendre. On ne peut pas comprendre tout simplement.
Tout ce qu'on peut faire par contre, c'est mettre ce livre dans les mains du plus grand nombre possible afin de ne plus jamais arriver là et de montrer où la folie et la haine peut mener. Je trouve que ce livre devrait être obligatoire dans un cours de français mais plus encore dans un cours d'histoire où il aurait plus sa place avec d'autres livres traitant le même sujet afin d'avoir différents points de vue pour mieux visualiser cette période et l'éviter à nouveau au mieux.
Quand on lit ce livre, on ne peut plus dire que nous sommes malheureux ou que nous avons de gros problèmes. Nous avons des problèmes oui mais on peut y remédier, personne ne nous en empêche ou nous a enfermé dans un endroit où la seule sortie est une cheminée. Ce livre nous apprend à relativiser les choses tout comme les prisonniers étaient contents avec un rien : une pluie sans vent en hiver était un bonheur pour eux.
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